Adventices en agriculture : pourquoi sont elles là ?

L’ environnement réglementaire, la résistance aux maladies, le maintien de la biodiversité… changent les approches de gestion des bioagresseurs. La combinaison et la diversification des leviers agronomiques deviennent essentielles pour maîtriser le risque, notamment en ce qui concerne les mauvaises herbes.
Plan de l'article
Contexte : Produits phytosanitaires et risques adventifs
Diminuer l’utilisation des produits phyto, pourquoi ?
De nombreux développements se sont produits dans le domaine des produits phytopharmaceutiques (PPP) ces dernières années. Développements réglementaires avec la succession des plans Ecopyto et les diverses interdictions de molécules, mais aussi la société civile, qui accepte de moins en moins l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.
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La réduction des PPP devient un objectif pour les agriculteurs d’accompagner le changement sur :
- Environnement : préserver la biodiversité fertilité des sols et fertilité des sols
- Agronomique : sélection d’un bioagresseur fow/faune résistant aux modes d’action
- Économie : diminution des charges d’exploitation liées à la achat d’intrants
- Social : pression des initiatives locales (commandes anti-pesticides, intrusions,…)
Le défi de la réduction des PPP réside dans la gestion optimale des biostressants afin de maintenir les rendements, ce qui conduit à la viabilité économique des exploitations.
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Qu’ est-ce que le risque fortuite ?
Une plante est considérée comme une mauvaise herbe dès le moment où elle interfère avec le développement de la culture d’intérêt (compétition des ressources, vecteur de la maladie). Le degré de risque dépendra des facteurs suivants :
- Le cycle de vie de la mauvaise herbe : fort impact si son développement coïncide avec celui de la culture d’intérêt (période de levage préférentielle, d’escalade…)
- De son taux annuel de diminution : TAD, la proportion de graines disparues d’une année à l’autre (persistance des graines dans le sol)
- Pratiques culturales : type de rotation, travail du sol, mesures prophylactiques
Le risque est fortement lié à la succession des cultures, surtout lorsque le cycle de vie des mauvaises herbes est conforme à celui de la culture d’intérêt.
Conséquences pour la gestion adventive des risques
Le risque fortuite nécessite une gestion multispécifique. La diversification et les modes d’action alternatifs (combinaison de leviers) sont essentiels pour un contrôle optimal des risques.
Levier #1 : diversification de la rotation
Les espèces et la durée de rotation jouent un rôle clé dans la perturbation, le développement et la multiplication des bioagresseurs.
Diversifier les familles et les variétés de plantes cultivées limitent la spécialisation de la flore et leur capacité à infester la culture. Les différentes voies techniques permettront de varier les méthodes de contrôle (calendrier des semis, labour, traitements…). L’objectif est de briser les cycles végétatifs et d’augmenter la capacité de résilience du système, à long terme, la régulation des populations de mauvaises herbes réduira les interventions de traitement.
Certaines cultures seront également en mesure de concurrencer le développement des mauvaises herbes. Les coutelleries ou les cultures étouffantes (production de biomasse élevée ou semées à haute densité) seront plus compétitives que les mauvaises herbes.
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Levier N°2 : Diversification des méthodes de contrôle
La diversification des cultures permet Combiner et varier les interventions du travail du sol et les outils de désherbage :
- Le chaume et les faux semis provoquent l’élévation des mauvaises herbes. Ils sont ensuite détruits lors de la préparation du lit de semence de la prochaine culture (épuisement des ressources de mauvaises herbes)
- Évitez le labourage annuel qui apporte les graines enfouies l’année précédente, d’autant plus que certaines ont un TAD très faible (labourer tous les 3 ou 4 ans peut être utile)
- Variation des outils et de leurs modes d’action : désherbage de toute la surface (herse, houe rotative), interrow (houe) qui évite la spécialisation de la flore
Le biocontrôle peut également être utilisé dans la lutte contre les mauvaises herbes. Certaines espèces émettent des molécules naturelles qui ont un effet « herbicide » sur les mauvaises herbes (allélopathie comme le sarrasin). La « lutte naturelle contre les mauvaises herbes » utilise des molécules provenant de l’extraction végétale pour contrôler le développement des mauvaises herbes (p. ex. acide non anoïque sur la pomme de terre). Il y a aussi des granivores, des carabes et des champignons qui aident à limiter le stock de graines dans le sol. Contrôle très spécifique qui peut toutefois réduire le recours aux PPP.
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Levier 3 : connaissances et partage
Les leviers de lutte contre les mauvaises herbes sont nombreux, le défi réside dans la mise en place de combinaisons efficaces adaptées au contexte opérationnel. Le soutien des producteurs à la transition d’Ecopyto nécessite un inventaire des innovations et des techniques agricoles.
L’ approche systémique et le partage des connaissances améliorent le contrôle adventif des risques et réduisent les interventions thérapeutiques DPI.
Sources :
- Ressources et territoires agro-transfert — Gestion des mauvaises herbes par Odera-system
- Ecopytopic : plans Ecopyto, biocontrol et PPP trajectoires de réduction
- Arvalis — leviers agronomiques de gestion des mauvaises herbes
- Terre-net — stratégies de culture et travail