Champignons : Comment éliminer durablement ce fléau ?

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En France, une obligation légale impose au vendeur d’informer l’acheteur de la présence de mérule dans certains départements. Pourtant, les diagnostics ne sont pas systématiques et les infestations échappent souvent à la vigilance des propriétaires.

Les traitements chimiques, longtemps considérés comme incontournables, présentent aujourd’hui des alternatives moins nocives pour l’environnement et la santé. L’absence d’intervention rapide expose un bâtiment à des risques structurels majeurs, parfois irréversibles. Les réglementations locales et les solutions techniques évoluent, mais la lutte contre ce fléau reste complexe et nécessite l’intervention de professionnels qualifiés.

Reconnaître la mérule : signes d’alerte et facteurs de prolifération

La mérule se faufile sans bruit, s’installe là où la lumière ne va jamais. Ce champignon lignivore, baptisé Serpula lacrymans, s’alimente de cellulose et s’invite partout où le bois dort : lames de parquet, plinthes, charpentes, jusqu’au papier peint. La présence de filaments blancs et cotonneux alerte souvent sur la contamination. Ces réseaux mycéliens s’étendent sans relâche, traversant plâtre, béton ou vieilles maçonneries pour atteindre de nouveaux supports à coloniser.

Certains indices ne trompent pas, voici les principaux signes à surveiller :

  • taches blanches, orangées ou brunes qui marquent les boiseries,
  • odeur persistante de champignon de bois dans les espaces fermés,
  • papier peint qui se décolle sans raison apparente,
  • bois qui se décompose en cubes, signe typique d’une attaque de mérule.

La mérule se développe à grande vitesse dès que l’humidité s’installe : fuite d’eau non réparée, remontées capillaires, ventilation absente ou défaillante. Si l’air est saturé d’humidité, que la température reste douce et l’obscurité bien présente, le terrain est parfait. Caves, sous-sols, vides sanitaires, combles : ces coins négligés, mal aérés, deviennent des foyers, surtout dans l’ouest et le nord du pays, Bretagne, Normandie, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Hauts-de-France, Massif central, Vosges, Jura.

La propagation prend une autre tournure avec les spores. Invisibles, elles circulent dans l’air et se déposent dès qu’elles trouvent un support humide. Dès les premiers signaux, la vigilance devient indispensable.

Pourquoi la mérule représente un danger pour votre maison et votre santé

La mérule ne fait pas de quartier. Une fois installée, elle attaque le bois en profondeur : poutres, charpentes, planchers perdent peu à peu leur résistance. Le bois se fissure, se fragmente, se désagrège en cubes et finit parfois par céder sans bruit. La maison se fragilise, l’équilibre même de l’édifice est menacé. Des pans entiers peuvent s’effondrer si la situation n’est pas traitée à temps.

Mais cette menace ne s’arrête pas là. Le champignon s’étend aussi sur le plâtre, le béton, le papier peint. Sa progression silencieuse rend les dégâts invisibles au premier abord, jusqu’au jour où il est trop tard. La mérule profite des moindres failles, se glisse avec l’humidité dans les murs, et impose des réparations lourdes : charpentiers, maçons, entreprises spécialisées doivent intervenir pour remettre d’aplomb la structure.

La santé aussi paie le prix fort. Les spores de mérule envahissent l’air intérieur. Leur inhalation favorise l’apparition de problèmes respiratoires et d’allergies. Les plus jeunes, les personnes âgées, les personnes fragiles sont particulièrement exposées. Les symptômes ? Toux persistante, crises d’asthme, aggravation de maladies chroniques. L’odeur de champignon, tenace, s’installe durablement dans l’habitat.

Avec la mérule, la maison devient un lieu malsain, bien au-delà des simples dégâts matériels.

Quelles solutions existent pour éliminer durablement la mérule ?

Avant toute intervention, il faut commencer par un diagnostic mené par un professionnel. La mérule sait se rendre invisible, seul un expert saura évaluer l’étendue de la contamination et repérer les zones touchées. Lui seul pourra proposer un traitement adapté à la situation et aux matériaux concernés.

Le traitement fongicide reste aujourd’hui la méthode la plus fiable pour éliminer ce champignon dévastateur. Les bois et maçonneries atteints sont décapés en profondeur, puis traités par injection ou pulvérisation de produits fongicides agréés. Lorsque la contamination est trop avancée, il faut retirer et détruire les éléments les plus touchés, en prenant toutes les précautions pour éviter la dissémination des spores.

Parfois, le traitement thermique s’ajoute à la stratégie : la zone contaminée est portée à une température de 50°C ou plus, pendant plusieurs heures. Cette méthode, employée par des entreprises telles que Charpenet, AAB, ESBH ou MURSEC, permet d’atteindre les recoins inaccessibles aux produits chimiques.

Mais rien ne sert de traiter sans supprimer la cause première : l’humidité. La réussite sur la durée passe obligatoirement par la réparation des fuites, l’amélioration de la ventilation (VMC, VPH), et la maîtrise de l’humidité dans les murs. Sans cette étape, même le traitement le plus efficace finira par échouer. Les professionnels accompagnent souvent leur intervention de conseils pour éviter une nouvelle contamination.

Dans certaines régions, un signalement en mairie est obligatoire lorsque la mérule est détectée, notamment dans les zones classées à risque par arrêté préfectoral. Cette démarche collective aide à limiter la propagation, notamment dans les secteurs les plus exposés.

Jeune femme appliquant un produit anti-moisissure sur un mur

Traitements naturels, chimiques ou professionnels : comment choisir la méthode adaptée à votre situation ?

Le choix du traitement contre la mérule dépend de l’état d’avancement de l’infestation. Certains préfèrent démarrer avec des solutions naturelles : vinaigre blanc, bicarbonate de soude. Ces méthodes servent à l’entretien régulier ou à la prévention, idéales pour nettoyer les surfaces visibles, traiter les joints ou désinfecter de petites zones. Mais elles ne suffisent pas à enrayer le développement du mycélium en profondeur.

Dès que la mérule gagne du terrain ou touche à la structure même du bâtiment, il devient impératif de passer à des traitements chimiques ou thermiques. Les fongicides professionnels, injectés ou pulvérisés après décapage, pénètrent au cœur du bois et des maçonneries. Les traitements thermiques, eux, consistent à chauffer la zone atteinte à une température fatale pour le champignon, une option intéressante pour les volumes complexes ou difficiles d’accès.

L’intervention d’une entreprise spécialisée reste le choix le plus sûr pour localiser tous les foyers, appliquer les bons protocoles et garantir l’efficacité du traitement, en particulier dans des régions sensibles comme la Bretagne, la Normandie ou les Pays de la Loire. L’élimination totale de la mérule passe généralement par la combinaison de plusieurs méthodes : suppression de l’humidité, enlèvement des parties contaminées, désinfection et contrôle régulier. Dès l’apparition d’un doute, solliciter un professionnel permet de stopper la progression du champignon avant qu’il ne prenne le dessus.

Face à la mérule, l’inaction n’est pas une option. Mieux vaut agir tôt et fort, car ce champignon ne laisse jamais la place à la demi-mesure.